En novembre dernier, sous l’égide de la Grande Mosquée de Paris, l'Institut Al-Ghazali pour la formation des Imams et des aumônières a, en coordination avec la prestigieuse Université égyptienne d’Al-Azhar, organisé un forum scientifique au cours duquel il a débattu de la question du "rôle des objectifs de la loi islamique dans la résolution des problèmes actuels".
Parmi les présents, deux universitaires d'Al-Azhar que sont le Dr Atta Abdel-Ati Muhammad Al-Sunbati, Doyen de la Faculté de la Charia et de Droit à l’Université d’Al-Azhar, et le Dr Hassan Salah Al-Saghir, professeur de jurisprudence comparée à l'Université Al-Azhar, Président de l'Académie Al-Azhar pour la formation des imams et des prédicateurs, et secrétaire général des ulémas d'Al-Azhar.
La première journée a été inaugurée par le discours du Dr Atta Abd al-Ati Muhammad al-Sunbati, qui a expliqué l'importance des finalités de la loi islamique – dans ses cinq aspects reconnus par les savants - dans la prise en compte de l'intérêt de l'humanité, des individus et groupes, au rôle de chaque finalité dans la réalisation des objectifs de la vie de chacun, en fonction du rang et des priorités de ces intérêts dans ''les réalités concrètes que vit l'humanité''.
Il convient de noter que le Dr Al-Sunbati s'est également concentré sur la démonstration de la valeur de la loi islamique et de sa position dans la prise compte de l'intérêt de l'humanité en général sans différences religieuses ou ethniques.
Il a par la suite accordé une attention particulière au croyant musulman, dont l'esprit a été privilégié pour recevoir une telle charge, soulignant que les objectifs de cette loi sont venus résoudre les problèmes et les questions des personnes et répondre à leurs besoins, pouvant surgir dans leur quotidien, et nullement pour compliquer leur existence ou encore les réponses à toutes leur préoccupations comme peuvent le croire certaines personnes malintentionnées et à la pensée limitée, qui tendent à rendre les choses bien plus difficiles à appréhender.
D'autre part, le Dr Hassan Salah a loué le rôle des universitaires qui ont entrepris de diligentes recherches sur les principales questions de jurisprudence, en mobilisant, avec toute l’honnêteté et la sincérité requise, leurs connaissances et leur perspicacité dans la recherche aux fins de faire émerger les informations pertinentes des textes juridiques, en ainsi de délivrer de nouvelles perspectives dans le cadre des méthodes d'inférence qui étaient, jusque-là, réglementées par la jurisprudence.
Ils n'ont d’ailleurs pas manqué de répondre à tous les sujets, poursuit le Dr Hassan Salah, prenant ainsi la décision de dégager des solutions à chaque cas, en fonction de l’évolution des conditions de vie contemporaine.
Parmi les exemples donnés par le Dr Hassan Salah, la question des prêts bancaires pour acheter des maisons et la prière entre la représentation et la compensation du temps de travail, les problèmes de divorce et les décisions familiales, démontrant qu'il y a toujours suffisamment d'espace accordé par la loi islamique aux croyants, en tenant compte de leurs intérêts et en préservant leur religion.
Aussi, le Dr Hassan Salah Al-Saghir n'a pas manqué l'occasion de rappeler aux imams de la Grande Mosquée de Paris le devoir qui leur est confié, d'apporter toute prédication avec la bienveillance et les bonnes mœurs afin que les musulmans puissent voir en eux les guides idoines, et pouvoir se dire : « Nous appelons Dieu par de bonnes paroles et de bonnes actions, afin que nous soyons un exemple pour les autres » ; « Et c'est notre rôle à tous, et surtout votre devoir dans ce Monde, afin que les gens puissent être convaincus ", fidèlement aux paroles du Tout-Puissant :
"Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c'est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s'égare de Son sentier et c'est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidés" Abeilles : 125.
Les étudiants de l'Institut Al-Ghazali pour la formation des imams, les aumônières et les imams de la Grande Mosquée de Paris ont, à leur tour, soulevé de nombreuses inquiétudes, interagissant avec ce que les deux invités ont présenté, notamment ceux liés à la réalité des musulmans en France et en Europe en général. Soulignant leur rôle dans l'observation des exigences de la situation et de la réalité des musulmans.
A noter que la Grande Mosquée de Paris et son Institut islamique (Institut Al-Ghazali) adoptent la méthode d'un islam modéré qui appelle à la coexistence avec l'autre, d'un Islam progressiste qui cherche à préserver le patrimoine religieux de la communauté musulmane, tout en se projetant vers un Islam des lumières, comme certains l'appellent chercheurs.
C'est ainsi qu’est née l'école rationnelle musulmane en Andalousie et au Maghreb, et bien auparavant à Bagdad, prônant la sagesse et la mise en œuvre de la réflexion contre la parole extrémiste et un raidissement du discours religieux, dans le but de rassembler en point exclure.
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